Marseille /// Eloge de la cité phocéenne

Cela est bien triste et pourtant sa réputation est internationale.
Marseille représente aux yeux du monde entier l'image d'une ville malpropre, polluée et criminelle.
Pour autant, elle n'est rien de tout cela, uniquement.

Il serait d'ailleurs bien difficile de tirer un portrait hâtif de cette cité hétérogène que l’on surnomme « la ville aux cent onze villages » dont la pluralité en fait une ville d’exception.

Depuis 2600 ans, la vieille cité phocéenne est fortement influencée par son ouverture sur la Méditerranée, faisant d'elle une ville atypique, brassée par de complexes et riches mélanges culturels.

C'est cette configuration géographique qui l'a amenée à faire face à des vagues d'immigration massive et à s’adapter dans l’urgence à de nouvelles contraintes démographiques, parfois même dans la douleur, comme en témoignent les stigmates gravés dans son paysage urbain, que le temps a parfois eu du mal à effacer.

Marseille n'a jamais cherché à plaire ; seulement son visage parfois disgracieux repousse bien souvent le visiteur de passage vers d'autres villes plus polies.
Pourtant ses blessures urbaines en font son charme. Plus encore, une esthétique s'impose à qui sait la voir et s'en émeut.
Et comment ne pas tomber sous le charme irrésistible de la blancheur immaculée de ses îles et de ses calanques émergeant de la mer comme un joyau sorti tout droit de son écrin bleu azur, ou de cette force spirituelle émanant de La Bonne Mère qui propage avec bienveillance sur sa cité un sentiment de plénitude, ou encore de ce verbe marseillais haut en couleur, aux expressions imagées, qui exalte les discussions des petits bars de quartier où l'on boit tranquillement le pastis à refaire un monde meilleur !

Marseille, ville de tempérament, ville fougueuse et joyeuse, dissimule en son sein des merveilles extraordinaires qu'elle ne révèle qu'à ses fervents adorateurs ; les autres passeront leur chemin sans avoir rien vu ni rien compris.

© ericM